Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis conseillère numérique depuis septembre 2021. J’exerce à Quiberon, c’est un poste qui a été mutualisé avec Saint-Pierre de Quiberon et les îles alentour comme Hoëdic. J’ai commencé à exercer mon activité en mairie où je proposais des permanences et des ateliers collectifs. Mais avec les élus de la collectivité, on s’est rapidement rendu compte qu’il y avait vraiment un besoin sur la commune qui est un territoire vieillissant. Il y a donc eu un projet de labellisation d’un espace France services, d’où mon intégration aujourd’hui dans cet espace en tant que conseillère numérique, mais également en tant qu’agent pour aider aux démarches administratives.
Avec quel type de public travaillez-vous ?
Je travaille principalement avec des seniors, ils constituent 80% de mes accompagnements. Mais j’essaie d’aller également vers la jeunesse. Je propose des ateliers de sensibilisation au numérique à l’Espace Jeunes et dans les écoles. J’aide aussi parfois à la programmation des médiathèques qui proposent aussi des ateliers sur le numérique.
Quelles sont les principales difficultés des seniors ?
La difficulté avec les seniors, c’est qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils sont éloignés du numérique. Ils ne s’en aperçoivent que lorsqu’ils ont une démarche administrative à faire et qu’ils constatent qu’ils n’ont aucun accès à internet, qu’ils n’ont pas d’adresse mail et surtout qu’ils ne savent pas utiliser un ordinateur. Ils viennent donc me voir d’abord pour les aider avec les démarches administratives, puis quand ça se passe bien, ils reviennent pour apprendre à utiliser un smartphone ou pour mieux comprendre les nouvelles technologies.
C’est aussi un public que vous sensibilisez aux arnaques en ligne ?
Oui, c’est très important de les informer de ce danger. Je propose des ateliers collectifs sur ce sujet tous les mois et ils sont toujours complets ! Je peux accueillir entre 10 et 15 personnes et je leur présente les potentielles arnaques sous forme de quiz. C’est très ludique pour eux : ils répondent aux questions, je vois s’ils tombent dans les pièges et petit à petit, on rectifie ensemble les bonnes pratiques à adopter. C’est très efficace !
Quelles astuces leur donnez-vous par exemple pour reconnaître les arnaques et les éviter ?
Je remarque que l’atelier collectif entraîne souvent la coordination entre les personnes. Souvent, ils racontent leur expérience et il se crée un échange entre les participants. Je leur montre également des exemples que je projette sur des supports pour les aider à reconnaître les pièges. Et évidemment, je leur donne aussi des sources comme cybermalveillance.gouv.fr afin qu’ils puissent aller s’informer eux-mêmes.
Avez-vous assisté à des ateliers au NEC ?
Oui, j’ai assisté notamment à un atelier sur la médiation avec les seniors. Ça m’a permis de beaucoup apprendre des pratiques des collègues que je pourrais mettre en place sur la collectivité. Par exemple, un conseiller numérique expliquait que c’était très stimulant pour eux d’apprendre à utiliser des applications sur la culture, il leur montre comment installer France Culture, YouTube et d’autres applications pour avoir accès aux replays des informations et aux podcasts. C’est une initiative très intéressante, je pense que je vais l’appliquer.
Propos recueillis par Coline Olsina
Haut de page