Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis chargé de mission au hub Les Assembleurs qui est le hub des Hauts-de-France, et je travaille sur l’animation du dispositif conseiller numérique à l’échelle de la région depuis deux ans.
Selon vous, quels sont vos défis sur votre territoire ? (entretien réalisé en octobre 2023, avant l’attribution des postes et l’arrivée effective des coordinateurs de conums en Hauts-de-France)
L’enjeu du moment pour nous, c’est de travailler au maillage des coordinateurs, d’identifier qui peut devenir coordinateur, parce qu’aujourd’hui on n’a pas de coordination systématique sur le terrain, et par conséquent le travail qu’on fait en ce moment c’est d’identifier les acteurs pour que demain il y ait une coordination qui rende nos actions plus efficaces, et les échanges de terrain sur le terrain plus efficaces aussi.
Quelles sont les différentes actions que vous avez mises en place ?
Ma mission consiste à accompagner les conseillers numériques au-delà de leur formation initiale pour les outiller, participer à leur maillage, à leur croisement, à leur interconnaissance par des webinaires à l’échelle régionale, de favoriser les échanges entre eux afin qu’ils puissent acquérir des compétences complémentaires d’accompagnement du public. J’essaie donc d’identifier dans chacun de nos départements les acteurs clés et les conseillers numériques qu’on peut accompagner en partenariat avec les préfectures, les conseils départementaux et les collectifs.
Avez-vous été confronté à l’employabilité des conseillers numériques en fin de contrat ?
Il nous est difficile de proposer cet accompagnement, car nous ne sommes pas directement en contact avec les trois cents conseillers numériques de la région. Aussi parce qu’au moment de l’instauration du dispositif, le choix a été fait de flécher principalement les postes de terrain sur notre région. On a donc une force de frappe et de suivi qui est beaucoup plus faible et qui ne permet pas d’accompagner dans le détail les conseillers numériques et les employeurs, notamment sur cette question de l’employabilité. Cependant, on a quand même mené une réflexion sur les outils que l’on peut apporter aux conseillers numériques pour qu’ils puissent monter en compétences sur des savoirs complémentaires à leur formation initiale. Cela passe évidemment par une réflexion de reconnaissance de ces compétences-là et aussi d’accompagnement des collectivités pour leur faire prendre conscience que c’est important de valoriser ces savoirs-là, à l’instant T et pour la suite de leur parcours professionnel.
Selon vous, de quelle manière peuvent-ils se recycler dans la filière numérique ?
C’est difficile de répondre à cette question, car nous n’accompagnons pas les conseillers numériques sur la suite de leurs parcours une fois qu’ils ont quitté le dispositif. En revanche, notre réflexion, aujourd’hui, c’est de savoir comment on peut valoriser leurs savoirs. Selon nous, c’est très important de valoriser les savoirs acquis, notamment lors d’échanges entre pairs. Aujourd’hui, on a un titre professionnel qui est bien, mais qui est en train d’être revu, et ce sont des choses qui se font sur le temps long. Nous, on a une réflexion sur la manière dont on peut qualifier leur participation à nos webinaires, leurs actions, qui ne sont pas de l’ordre de la certification, mais qui sont quand même des compétences acquises. Évidemment, on ne peut pas valoriser leurs savoirs par un VAE, mais on pourrait imaginer des “open badges” qui certifieraient leurs compétences par exemple.
Propos recueillis par Coline Olsina
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