Ces conseillers numériques travaillent au sein de réseaux d’envergure : la Croix-Rouge française, le Groupe SOS, Emmaüs Connect et La Poste. Acteurs incontournables de l’inclusion numérique, ils amplifient l’action de ces associations et la rendent pérenne dans ce domaine.
Du “secourisme numérique” dit Aurélie Bernard pour décrire une partie de son travail de conseillère numérique à la Croix-Rouge française des Deux-Sèvres. À bord de son véhicule, elle chemine dans le département et rejoint tour à tour l’une des sept antennes de l’association afin d’organiser des rencontres avec différents publics, en particulier des personnes en grande fragilité sociale. “Il arrive que quelqu’un qui vient pour de la collecte alimentaire demande de l’aide sur une question numérique”, explique Aurélie Bernard, “mon rôle est donc de le guider et de faire en sorte qu’il devienne peu à peu autonome”.
Bénéficiant du réseau de la Croix-Rouge française et de ses moyens, la conseillère numérique monte aussi à bord du camion itinérant qui vient en aide aux habitants dans le domaine sanitaire. À côté d’une infirmière et d’une assistante sociale, elle peut accompagner ces personnes dans l’accès aux droits et aux soins, comme les aider à s’inscrire sur la plateforme Améli de la sécurité sociale par exemple. “Avant c’étaient l’infirmière et l’assistante sociale qui s’occupaient du numérique. Ma présence les soulage et leur permet de se concentrer sur leur cœur de métier : le conseil dans le domaine de la santé”.
De fait, les conseillers numériques qui travaillent pour ces grands réseaux viennent souvent compléter des équipes bien implantées et expérimentées. C’est le cas de Lydie Lambert qui travaille pour un des instituts du Groupe SOS, groupe associatif qui combat contre l’exclusion sociale, et plus précisément pour un institut thérapeutique, éducatif et pédagogique à Sète à destination d’enfants et d’adolescents qui rencontrent un handicap mental ou des troubles du comportement. “J’ai beaucoup appris des éducateurs de l’association et c’est souvent eux qui me font remonter les besoins des jeunes dans le domaine du numérique”, détaille Lydie et d’ajouter : “J’ai dû inventer mon métier en proposant aux enfants et aux adolescents de vrais défis pour les stimuler et leur donner envie d’apprendre.”
Anne, bénévole de la Croix-Rouge française, au cours d’un atelier avec une usagère.
Horizon de travail
Idem pour Aurélie Paillier, conseillère numérique au sein de la Croix-Rouge française à Amiens et qui s’occupe également de personnes touchées par un handicap. “Le plus important, c’est l’adaptabilité. Si on n’a pas une capacité d’écoute, de la patience, on ne peut pas faire ce métier”. Elle a trouvé dans le réseau de l’association des collègues qui viennent nourrir des échanges lui permettant d’élargir et préciser sa pratique. Récemment, elle a organisé un atelier sur la “prévention des réseaux sociaux” en y associant une psychologue de la Croix-Rouge française, ce qui a permis une belle complémentarité vis-à-vis du public ciblé.
Tous les conseillers numériques qui travaillent pour ces structures font aussi le point régulièrement avec leur direction, souvent au cours d’une visioconférence mensuelle. L’occasion d’évoquer ses missions et d’élargir son horizon de travail. “Des clefs de lecture” comme le dit Aurélie Paillier et qui permettent de mieux comprendre l’activité de chaque conseiller, de préciser une action.
Tous évoquent aussi l’importance de travailler pour un réseau engagé. “Ce sont mes valeurs, je m’y retrouve complètement, ça me donne le sourire chaque matin” témoigne Aurélie Paillier. De son côté, Alister Faudemer, conseiller numérique à Bordeaux pour le Groupe SOS insiste sur l’importance de l’aspect social du métier. “Ce n’est pas seulement gratifiant, c’est motivant !”, s’enthousiasme-t-il, disant être souvent ému par la proximité avec son public, notamment quand quelqu’un lui demande de l’aider à faire son CV. Des actions que les réseaux souhaitent visiblement pérenniser, grâce notamment à des embauches en CDI pour certains des conseillers interrogés.
À suivre le prochain article qui donnera la parole aux conseillers numériques d’Emmaüs Connect et de La Poste.
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