À Mûrs-Érigné, dans le Maine-et-Loire, Emmanuelle Doubleau réalise depuis un an des ateliers pour accompagner tout un chacun dans l’accès au numérique et livre notamment ses conseils face aux fake news.
Quand elle évoque son travail, Emmanuelle aime prendre l’image d’un bateau. “Nous sommes face à un océan et il s’agit d’aider à naviguer, d’apprendre à se servir des bonnes cartes pour bien viser son cap”, explique-t-elle. Vivant dans une commune d’environ 6000 habitants, cette mère de trois enfants a décidé de rejoindre l’équipe des conseillers numériques, convaincue que son rôle est de faire cet accompagnement dans la prise en main du numérique.
“Avec mes enfants, par exemple, qui sont âgés de 14 à 18 ans, j’ai vu que les démarches administratives étaient difficiles pour eux. Par exemple : refaire sa carte d’identité. C’est cela qui m’a encouragé à prendre le rôle de conseillère.”, témoigne-t-elle. Depuis un an déjà, elle effectue ainsi différents ateliers, aidant les participants à naviguer sur le web et leur donnant des clefs de lecture utiles quand ils sont connectés.
Ressources numériques
“Je me suis rendu compte que beaucoup de personnes ont du mal à vérifier une information et surtout qu’ils peuvent la croire crédible à partir du moment où ils l’ont vu sur Internet”, étaye Emmanuelle. Ainsi, un atelier spécialement conçu sur le cas des fake news a été mis en place et marche très bien. “L’idée est de leur permettre d’apprendre à vérifier une information en quelques clics et à identifier davantage les sources.”
Mais le travail d’Emmanuelle ne s’arrête pas là. Avec des personnes plus âgées, elle travaille à leur donner accès à la médiathèque de la ville, que les ressources numériques puissent être plus facilement trouvées et lues. “C’est vraiment l’idée de démystifier l’outil et de casser les barrières qui retiennent certains publics d’y aller”. Elle cite pour l’exemple une dame âgée qui est arrivée à son atelier en disant que ses enfants et ses petits-enfants se moquaient d’elle parce qu’elle n’arrivait pas à se servir d’un téléphone portable et d’un ordinateur. “En six mois, elle a réussi à manier tous ces outils et elle n’est pas peu fière de raconter à tout le monde que désormais elle regarde des films grâce à son ordinateur”.
Emmanuelle espère que le dispositif pourra être prolongé et estime que ses ateliers ont du sens à être proposés sur le long terme afin que des personnes de tous les alentours puissent y participer. Elle insiste aussi sur le fait qu’avec les autres conseillers de la région, elle a réussi à former un réseau solide qui lui permet de lever un doute quand elle a une question ou encore de créer des événements, rendant plus dynamiques encore leurs actions.
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