Thomas, conseiller numérique : “Les gens ont besoin de nous” 

Thématique(s) : Démarches en ligne Inclusion numérique
Type(s) de média : Interview Paroles de conseiller
Le 24/10/2022

Après une formation dans le développement web, Thomas Létocart, 26 ans, est devenu conseiller numérique France Services. Il opère à Gauchy dans les Hauts-de-France depuis juin 2021 et nous livre sa vision du métier. 

Pourquoi êtes-vous devenu conseiller numérique ? 

C’est un métier qui me plaît beaucoup parce que je suis vraiment en contact avec les gens. Aucune journée ne se ressemble. Chaque personne vient avec son vécu, ses demandes spécifiques, donc on a le sentiment d’être utile. 

Comment se passent vos ateliers ? 

Je fais beaucoup d’accompagnements individuels parce que les gens le réclament et ils aiment que nous soyons à leur écoute. Cela permet aussi de cibler vraiment ce que les gens ont envie de voir. Régulièrement, dans la semaine, nous faisons aussi des ateliers avec cinq ou six personnes. Dans ces cas-là, ce sont des ateliers avec des thématiques comme « Naviguer sur Internet”, “Faire une démarche en ligne” ou encore “Consulter ses mails”. Chaque vacances, nous organisons aussi des ateliers avec des enfants. Nous faisons des ateliers avec notre Fablab où nous utilisons une imprimante 3D. Les enfants apprennent ainsi à modéliser une pièce pour ensuite la voir s’imprimer en 3D. 

Est-ce que vous faites d’autres ateliers spécifiques ? 

Pour les enfants, nous faisons aussi des ateliers avec un fond vert sur lesquels ils peuvent faire des vidéos et ça leur plaît beaucoup. Avec les adultes, on fait des ateliers autour des ENT, les plateformes scolaires qui accompagnent les parents d’élèves dans les démarches avec l’école. Les samedis matins, on organise aussi des ateliers sur les façons de booster son PC, donc cela consiste essentiellement à faire un bon nettoyage, à apprendre les bonnes pratiques pour que son PC soit le plus fluide possible. 

Quels sont vos échanges avec les usagers ?  

Les gens reviennent souvent, ils sont contents, ils nous le font savoir. Ils nous disent que ça leur plaît énormément de venir aux ateliers. Il y en a beaucoup qui sont démunis dès qu’ils ont besoin de faire une démarche et le fait de venir ici, ils se sentent plus à l’aise, ils ont moins peur d’aller sur Internet. Donc un certain nombre de personnes qui étaient démunies, aussi bien socialement qu’au niveau de leurs démarches, se retrouvent à se débrouiller très bien toutes seules, ce qui fait plaisir. 

Qu’est-ce qu’il faut pour être un bon conseiller numérique selon vous ? 

Déjà, il faut bien aimer le contact humain. Il y a beaucoup de personnes qui viennent pour parler, des gens qui n’ont pas beaucoup de famille et qui sont un peu isolés. Le numérique, c’est aussi pour eux un moyen de discuter avec quelqu’un, de se retrouver. Et puis aussi, il faut savoir être patient et être capable de s’adapter. 

Est-ce qu’un accompagnement vous a particulièrement marqué ? 

Oui, un monsieur qui a perdu sa femme et qui s’est retrouvé complètement démuni devant toutes les démarches qu’il devait faire, les déclarations, les demandes de réversion… Il était un peu en panique, parce que beaucoup de ces démarches se faisaient en ligne. Donc je l’ai accompagné pendant plusieurs jours et ce monsieur a été vraiment reconnaissant à mon égard. Il se serait retrouvé complètement perdu sans notre présence. Beaucoup de gens connaissent des difficultés semblables. Vu l’évolution du numérique, de plus en plus de personnes vont se retrouver démunies. Les gens ont besoin de nous. 

Est-ce que le chemin vers l’autonomie fonctionne bien selon vous ? 

Oui, ça marche très bien. Un certain nombre de personnes que j’ai accompagnées sur plusieurs séances n’ont presque plus besoin de moi aujourd’hui. Elles ne viennent que de temps en temps, par exemple si elles ont une question particulière, mais elles sont contentes de pouvoir se débrouiller par elles-mêmes maintenant. 

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