Alan Mignard, allier numérique et agriculture

Thématique(s) : accompagnement numérique agriculture Inclusion numérique
Type(s) de média : Paroles de conseiller Portrait
Le 09/10/2022

À seulement 22 ans, Alan Mignard est conseiller numérique à la Chambre d’agriculture du Lot et accompagne les agriculteurs dans leur utilisation quotidienne des outils numériques. Des démarches administratives propres au domaine agricole à l’apprentissage de nouvelles technologies, Alan leur apporte une aide précieuse. Rencontre.

Pourquoi avez-vous eu envie de devenir conseiller numérique ? 

Avant d’être conseiller numérique, j’étais technicien informatique à la SNCF. J’y ai appris l’aspect support informatique entre professionnels. C’était un métier intéressant, mais je voulais voir autre chose et j’étais attiré par des missions plus sociales. Je voulais pouvoir aider des personnes qui rencontrent des difficultés. J’ai eu connaissance d’un poste de conseiller numérique à la Chambre d’agriculture du Lot et je n’ai pas hésité à déménager ! 

C’est courageux de votre part. Est-ce que vous connaissiez déjà les problématiques liées aux agriculteurs ? 

Non pas du tout ! (rire) Je suis originaire de la région parisienne et je ne connaissais rien à l’agriculture quand j’ai commencé. En revanche, ma formation en informatique m’a été très utile et petit à petit, j’ai appris à identifier leurs besoins. Je crois qu’au départ, j’étais aussi motivée par le côté nature, agricole… Je n’aime pas être sédentaire et j’avais le sentiment qu’avec ce travail, je pourrais voir du pays. Je ne me suis pas trompé, comme je vais rencontrer les agriculteurs sur leur lieu de travail, ça me permet de bien découvrir le département !

Justement, quels sont les besoins des agriculteurs ? 

Ils sont très différents d’une personne à l’autre. J’en ai rencontré certains qui ne connaissent presque rien des outils numériques, et comme ils sont assez âgés, cela leur prend du temps de comprendre les nouvelles technologies. C’est surtout de la découverte et moi je sers à faire le pont entre ce qu’ils connaissent du numérique de l’époque et le numérique d’aujourd’hui. D’un autre côté, j’accompagne des agriculteurs qui ont une très bonne connaissance du numérique et qui se sont même lancés dans des technologies de pointe comme des robots de traite, ces machines qui permettent de traire les vaches de manière automatique et de les contrôler au quotidien. Dans ce cas, je les aide à développer davantage cet aspect-là en leur proposant une vision encore plus globale. Je vois ce qu’ils ont déjà et j’essaie de leur proposer de nouvelles technologies qui correspondent à leurs besoins comme l’utilisation du GPS, des tracteurs qui fonctionnent tout seuls… 

Est-ce qu’ils sollicitent votre accompagnement ou devez-vous les convaincre de l’utilité de vos services ? 

Ça dépend. Quand j’ai commencé, j’ai beaucoup été aidé par les conseillers territoriaux du Lot qui connaissent bien les agriculteurs et qui m’ont aiguillé en m’indiquant quels étaient les besoins selon les secteurs. Dans certaines zones, il y a besoin d’aide sur des aspects très basiques du numérique comme la prise en main d’un ordinateur. Dans les zones avec des vignobles, les agriculteurs vont solliciter de l’aide pour la création d’un site web pour vendre leurs vins en ligne. Dans le nord du département, il y a beaucoup d’élevages bovins et là l’idée est de rendre le travail plus automatique pour que ce soit plus rentable pour eux, et surtout moins fatiguant. J’aide aussi beaucoup d’agriculteurs dans les nombreuses démarches administratives qu’ils doivent faire du fait de leur activité. Petit à petit, ils se rendent compte que je peux leur être très utile sur plein d’aspects et maintenant, mon carnet de rendez-vous ne désemplit pas ! 

Comme vous êtes en contact régulier avec eux, vous pouvez voir l’impact de votre accompagnement sur leur activité ? 

Oui ! Je suis content d’avoir aidé certains agriculteurs à utiliser de nouvelles technologies. Avant certaines tâches les faisaient finir à 23h, et maintenant à 19h, ils ont fini leur journée. Ce sont des technologies qui les aident énormément ! Certains agriculteurs les connaissaient et les utilisaient déjà, mais d’autres n’osaient pas se lancer. Moi je permets de faire l’intermédiaire entre ceux qui les connaissent et ceux qui veulent les découvrir. Je ne suis pas spécialiste de chaque technologie, mais je suis en train d’organiser des ateliers pour qu’ils puissent s’entraider et se former entre eux. 

Qu’est-ce qui vous plaît dans ce nouveau métier ?

Plein de choses ! Moi déjà je ne voulais pas avoir une activité trop statique, j’aime beaucoup me déplacer et là c’est ce que je fais, car je suis basé à Cahors, mais j’interviens partout dans le Lot. Certains jours je passe deux voire trois heures sur la route pour aller voir des agriculteurs et c’est un aspect que j’apprécie particulièrement. J’ai aussi beaucoup appris sur le monde agricole. Je m’aperçois que plus je le découvre, plus j’aime ce milieu. Découvrir, me déplacer, aider… c’est ce que j’apprécie le plus dans mon métier. 

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