Atelier photo avec des réfugiés en France

Thématique(s) : Exposition Photographie Réfugiés
Type(s) de média : Reportage
Le 04/07/2022

À Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, un conseiller numérique et une assistante sociale organisent des séances de photographies avec des demandeurs d’asile. Un travail exposé le 20 juin dernier à Pantin lors de la journée mondiale des réfugiés. 

Il a le sourire large, Masihullah, quand il parle de ses photographies. À Kaboul, en Afghanistan, là d’où il vient, il travaillait justement dans un studio photo. Aujourd’hui, il profite de cet atelier pour continuer sa passion. Âgé de 29 ans, il est en France depuis un peu plus de trois ans et bénéficie d’un hébergement d’urgence à Aulnay-sous-Bois. C’est justement cette structure, l’Huda, qui a sollicité la présence d’un conseiller numérique il y a un peu plus d’un an, en l’occurrence Christophe. 

J’organise des ateliers pour aider les réfugiés à apprendre à se servir d’un ordinateur, faire des démarches sur Internet et je propose aussi des excursions photo en Île-de-France, en binôme avec ma collègue Léna qui est assistante sociale, pour leur donner l’occasion de changer d’air tout en valorisant leur regard”, explique-t-il. Une quinzaine de demandeurs d’asile ont ainsi pu participer à ces ateliers qui avaient lieu une fois par mois entre mars et juin et produire ensuite une exposition dévoilée à Pantin. 

Christophe, conseiller numérique.

Des rencontres et des liens

Vues de la campagne proche de Paris, éléments du patrimoine photographiés avec soin, portraits du groupe dans lequel ils évoluent… Les demandeurs d’asile ont ainsi pu sortir de leur routine et visiter le territoire voisin de la capitale. Ils se sont rendus notamment au château de Pierrefonds ou encore à Auvers-sur-Oise et en ont rapporté des tableaux à eux, leur regard, leur point de vue. “Cet exercice m’a beaucoup apporté”, témoigne Masihullah, “Avec ces photographies j’ai l’impression de pouvoir montrer un peu de mon talent, ce que je n’ai pas beaucoup l’occasion de faire depuis que je suis en France. Aussi, d’une certaine façon, cela m’a vidé de mon stress”. 

Il est clair que ces sorties dans la nature ont fait du bien aux réfugiés. Ces ateliers leur ont permis de s’aérer et de faire un certain nombre de découvertes. Cela les sort d’un certain enfermement dans lequel ils peuvent se trouver quand ils sont dans le centre d’hébergement d’urgence à Aulnay-sous-Bois”, étaye Christophe. Convaincu de la valeur de ces ateliers, il estime que cela dépasse un simple accompagnement, avec des rencontres et des liens qui ne pourraient pas se faire autrement. Il aimerait continuer l’aventure, notamment en octobre prochain sous forme d’un petit road trip de cinq jours dans la campagne française. 

Pour certains participants, cela a même été un révélateur. C’est le cas de Gul Aqa, 32 ans, lui aussi originaire d’Afghanistan. “J’aime photographier”, dit-il avec des étoiles dans les yeux, “et j’ai appris à me servir d’un appareil photo avec cet atelier. Maintenant, j’aimerais beaucoup trouver une formation de photographe qui soit accessible pour moi, afin de peut-être en vivre professionnellement un jour.” 

Gul Aqa, un des participants à l’atelier
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